Centenaire de la République du Portugal – 1910 / 2010

Du 15 au 18 octobre, une délégation d’Espinho, invitée par le Comité de Jumelage de Brunoy, est venue dans notre salle des Fêtes, commémorer le centenaire de la République du Portugal. Une exposition de panneaux évoquant 87 biographies  rassemblées dans un catalogue traduit en français, et une table ronde fort intéressante et de qualité, nous ont permis de mieux comprendre cette période mouvementée de l’histoire portugaise. En voici un résumé.


A la fin du XIXème siècle, le Portugal traverse une profonde crise d’identité nationale. Les milieux politiques, sociaux, économiques et financiers ont perdu leurs valeurs, les réformes libérales ont aboutit à un échec, on parle de perdre les colonies d’outre-mer. Des échos des républiques de France et d’Espagne se font entendre. La révolte de Porto, le 31 janvier 1891, bien qu’un échec, est le signe avant coureur d’un possible changement de régime.

La première République 1910-1926

Le 5 octobre 1910, le Directoire du Parti Républicain Portugais proclame l’instauration du nouveau régime du balcon de l’hôtel de ville au cri de « Vive la République ». De nouvelles lois sont votées : séparation de l’Etat et des Eglises, loi du Divorce, loi des Allocataires, droit de Grève. Mais l’unité des républicains est défaillante et s’ensuit une période de forte instabilité politique et sociale. En moins de 15 ans, le pays connait 8 présidents de la république et 44 gouvernements. L’état des républicains est coupé du peuple. La loi électorale conserve le suffrage restreint et débouche sur «  une république privée d’une partie de la nation ». Le déficit économique est aggravé par la participation du Portugal à la Grande Guerre, qui laisse un pays exsangue, archaïque, avec un taux d’inflation le plus élevé d’Europe. Un climat de guerre civile s’instaure jusqu’au coup d’état militaire le 28 mai 1926.

La deuxième République 1926-1974

La dictature s’installe le 7 juillet 1932, le changement de direction, mais pas de régime, passe par la création d’un nouveau type d’état, l’Estado Novo de Salazar.

En parallèle de ces évènements, le féminisme portugais gagne en force et en notoriété. Des femmes exceptionnelles luttent pour la loi du suffrage universel et la coéducation généralisée. Elles demeurent des symboles d’idéalisme, de grandeur intellectuelle, d’esprit combatif, moderne et précurseur d’ une démocratie paritaire.

D’après Maria Manuela Aguiar, adjointe au maire d’Espinho – responsable de la culture, et  Armando Bouçon, directeur du musée municipal d’Espinho.

La troisième République depuis 1974

Le 25 avril 1974 la Révolution des Œillets met fin à la dictature. Sur le marché, les femmes distribuent les fleurs aux soldats qui partent à l’assaut du pouvoir. Le putsch se déroule presque sans effusion de sang. Un gouvernement civil provisoire est organisé, le Portugal renonce à ses colonies.  En 1982, la Constitution est modifiée, la République devient une démocratie parlementaire. En 1986, l’entrée du Portugal dans la Communauté économique européenne apporte la stabilité. Le socialiste Mario Soarès est le premier président démocratique élu depuis 60 ans.

En 1992, le Portugal ratifie le traité de Maastricht et intègre le système monétaire européen.

1996, Jorge Sampaio accède à la présidence.

2002, Manuel Barroso est 1er ministre. En novembre 2004 il est nommé président de la Commission européenne.

Depuis 2006, le président de la République du Portugal est Anibal Cavaco Silva.

D’un concert à l’autre …

Samedi soir, Fausto Neves s’installe au piano, il est directeur de la chorale « Amigos da Academia », que la délégation brunoyenne a écouté avec bonheur lors de son récent déplacement à Espinho. Mais ce soir Fausto accompagne la soprane Sofia Guedes, enseignante à l’Académie de Musique d’Espinho, et joue les œuvres de Fausto Neves, son grand-père (1890-1955). Ce compositeur  a dévoilé son rare talent dans les cafés-concerts d’Espinho aussi bien qu’en accompagnant la liturgie catholique.

A la fois classique, populaire, légère et humaniste, sa musique a dépassé les frontières du Portugal, en particulier le « Fado d’Espinho », accueilli avec plaisir par le public brunoyen.

Dimanche après-midi, l’orgue de St Médard résonne magnifiquement sous les doigts de Rui Fernando Soares, qui donne un aperçu des diverses possibilités de l’instrument avec des œuvres de C.Gervaise, Marin Marais, Pancrace Royer et J.P Rameau.

En 2ème partie, Filipe Verissimo ravit son auditoire avec toccata, fugue et sonate de J.S Bach. Du grand art.

Merci à nos amis d’Espinho pour ce weekend mémorable.