Saubrennner-Kirmes ou la Fête du Cochon de Wittlich


Littéralement le « Festival où l’on brûle les truies », cette fête se déroule immuablement à Wittlich le troisième week-end du mois d’août. En 2019 ce sera donc du 16 au 19.

La « Säubrenner-kirmes » est un événement festif qui a fait connaître la ville de Wittlich dans toute l’Allemagne, au-delà des frontières et particulièrement en France puisque Wittlich était un lieu de casernement pour les troupes françaises après 1945, Le 8e bataillon de chasseurs à pied et le 51e régiment d’artillerie ont été stationnés dans cette ville jusqu’à leur dissolution ou leur transfert. Il en est de même du 4e régiment de cuirassiers jusqu’à son départ en 1968 pour Bitche. Le 42e régiment d’infanterie de ligne tint également garnison à Wittlich de juillet 1968 jusqu’à son départ pour Offenbourg. Les casernes du 8e G.C. et du 51e R.A. ont été entièrement rasées et ont fait place à un grand centre commercial. Dans les années 1950 le 3e groupe du 32e régiment d’artillerie y a séjourné. Son unité de commandement était à Idar-Oberstein. .

L’origine de cette kermesse est une légende, écrite par le maire Matthias Joseph Mehs (1893 – 1976), qui fait référence au siège de la ville en 1397 par le chevalier Friedrich von Ehrenburg. Cette légende (traduction à la fin de ce texte) va transformer la mémoire d’un événement douloureux en une « kolossal » fête.

Wittlich en 1759

Quelques lignes sur un programme bien rodé :

  • le vendredi soir « les brûleurs de truies » (le surnom des habitants de Wittlich) et les très très nombreux touristes assistent à des représentations théâtrales évoquant la légende. La soirée se termine dans les ruelles du vieux centre, les groupes se forment et discutent joyeusement en buvant du vin blanc de Wittlich.
  • le samedi, place de l’ancienne mairie, en début d’après midi ouverture officielle de la kermesse par Monsieur le Maire ; le protocole de cette partie du programme de la kermesse est très strict et les différents discours sont délivrés dans le dialecte du canton. Après le traditionnel défilé folklorique conduit par une fanfare et le conseil municipal suivi du « découpage » du premier cochon rôti, la fête foraine devient l’un des principaux lieux d’animation avec la « Pariser Platz » (place de Paris : animation musicale), la « Platz an der Lieser » (place sur les bords de la Lieser : stands artisanaux régionaux). Pendant de nombreuses années le Comité de Jumelage de Brunoy a tenu avec un grand succès un stand de crêpes.
  • Les deux dernières journées sont plus calmes, les animations musicales continues mais il y a moins de touristes, l’ambiance devient plus familiale. Clôture de la fête le lundi en fin de soirée

Vous pouvez consulter une vidéo ici

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La légende des brûleurs de truies
traduction libre de la Saubrennersage de Matthias Joseph Mehs que vous pouvez consulter en allemand  ICI

C’était l’époque où Fréderic d’Ehrenburg
Assiégeait la ville et le château fort
La tour et les murs résistaient fort
Et l’ennemi courait autour

Cependant un soir
A la porte vers Himmerod
Le gardien est très soucieux
Car il ne trouve pas le pieu
Pour verrouiller la porte
Tout à coup il découvre une rave
Dont il se sert comme entrave

Puis vient la nuit
Et une truie, comme une folle
Parcourt les rues à toute allure
Grogne et renifle à cette porte
Dévore la rave, s’allonge sur le sol
Et aussitôt la porte cède
L’ennemi s’infiltre grâce à son aide

Bien des jours ont passé
L’ennemi a quitté la ville et les ruelles
Après avoir pillé et brûlé
On tire alors de chaque porcherie
Tout les cochons encore en vie
Vers le marché on dirige les gros comme les petits
En punition un feu énorme jaillit
Les cris des bêtes emplissent l’air
Mais aussi la bonne odeur de rôti
Donne l’eau à la bouche : on dégusta
Un délice pour la langue et l’estomac
Et ce devint une coutume populaire

Et depuis
La rumeur s’est répandue dans tout le pays
On appelle Wittlich la ville des « brûleurs de truies »

J. Fiorèse et P. Bourgeois